Le Château de Beaumesnil, situé à Mesnil-en-Ouche, développe une stratégie commerciale et digitale orchestrée par Lancelot Guyot son directeur. Ce site historique a d’ailleurs intégré la Place de Marché de l’Eure dès son lancement. Retour d’expérience avec lui sur l’exploitation de ce domaine patrimonial majeur du territoire eurois. 

Lancelot Guyot Directeur du Château de Beaumesnil
Lancelot Guyot – Directeur du Château de Beaumesnil © Tous au château

Quels types d’animations proposez-vous au Château de Beaumesnil ?

Depuis 2021, la société Tous au Château que je dirige a fait le choix de proposer un large choix d’animations. Les règles sanitaires puis dernièrement le pass sanitaire nous ont obligé à adapter la jauge d’animations comme les Caramels et donc le nombre de personnes. La Place de Marché a été un outil agile pour nous. Elle nous permet de régler les jauges, de mettre en avant ces produits atypiques. Certains jours nous mettons en avant des visites guidées, des dégustations, des forfaits à la journée complète. Nous avons créé des formules événementielles en nocturne comme les nuits hantées, du producteur du terroir, des visites aux chandelles. Tous cela, nous le gérons via la Place de Marché d’Eure Tourisme et notre site internet pour le Château de Beaumesnil, le château des gourmands.

Quelle est votre clientèle cible ?

Nous avons toujours eu une clientèle de proximité. Nous essayons de capter les gens de passage qui veulent découvrir le patrimoine eurois. Nous avons toujours eu à cœur de développer une clientèle fidèle, locale, qui peut donc revenir découvrir plusieurs animations. C’est au cœur de notre stratégie notamment sur les réseaux sociaux. Nous visons les résidences secondaires, le bassin sud rouennais, les habitants d’Evreux.

Vous animez une communauté de près de 10 000 abonnés sur Instagram et Facebook, comment valorisez-vous vos prestations pour pousser à l’acte d’achat ?

Nous essayons d’équilibrer les publications. Nous interagissons avec notre communauté via des publications non commerciales : la vie quotidienne du château, les coulisses… Nous renvoyons systématiquement en haute saison vers notre site web, vers notre billetterie en ligne. Nous faisons la promotion des événements à venir. Nous remercions nos visiteurs qui sont venus pour donner envie à d’autres de découvrir ces animations. Jusqu’à 25% du trafic du site web provient des réseaux sociaux à la haute saison. Nous analysons cela via Google Analytics.

Quels outils de communication utilisez-vous pour mettre avant le Château de Beaumesnil ?

Nous utilisons le sponsoring sur les réseaux sociaux. Nous avons mis en place une stratégie de marketing prédictif via des newsletters, de retargeting (recyblage publicitaire) avec une personne qui travaille au siège de l’entreprise. L’équipe sur place est également chargée d’alimenter toutes les semaines nos réseaux sociaux. Cela permet de créer de la régularité. En 2021, nous avons fait le choix fort de ne pas éditer de nouveaux dépliants. Nous avons souhaité écouler le stock de 2020. Le budget a ainsi été réaffecté à du sponsoring et un peu de display (espace publicitaire vendu sur internet).

Atelier fabrication de caramels au Château des Gourmands, Mesnil-en-Ouche © ADT27, P. Beltrami

Nous utilisons des outils de billetterie depuis plus de 4 ans maintenant via nos sites dans le Loiret. Nous collectons de la donnée dans le cadre du RGPD. Les gens nous donnent leur accord pour recevoir nos informations de façon régulière. Nous pouvons utiliser cette donnée pour segmenter et créer des emailings dédiés pour communiquer sur les informations importantes du château. Nous avons des très gros taux d’ouverture ou taux de clics sur cette cible. Nous faisons en sorte que nos newsletters ne soient pas trop commerciales. Nous personnalisons les mails par rapport à la structure de la clientèle. Concrètement le mail ne sera pas le même pour une personne qui est déjà venue 5/6 fois au Château de Beaumesnil que pour une personne qui n’est venue qu’une seule fois. Nous pouvons savoir quel type d’animation la personne a consommée pour adapter notre communication et proposer des animations similaires qui lui plairont.

Vous avez intégré la Place de Marché d’Eure Tourisme, pourquoi ce choix ?

Nous utilisions le même outil développé par Alliance Réseaux dans le Centre-Val-de-Loire depuis 5 ans. L’outil était super intéressant. Le retour d’expérience nous a montré que plus il y a de prestataires sur cette Place de Marché et plus cela devenait efficace. Au bout de 5 ans dans le Loiret nous utilisons des ventes croisées c’est-à-dire qu’un site peut vendre les prestations d’un autre site etc… Pour le passage de l’information touristique de façon rapide et efficace sur certaines animations, la Place de Marché permet de mettre en ligne l’animation automatiquement sur tous les sites reliés à cet outil : les Offices de Tourisme, l’Agence de développement touristique du département et de la région. C’est extrêmement précieux pour nous.

Quand Eure Tourisme a lancé cet outil de commercialisation en ligne, nous avons « sauté sur l’occasion ». C’était important pour moi, toujours dans cette logique de mise en réseaux et j’espère que nous serons l’année prochaine encore plus nombreux dans l’Eure à utiliser cet outil formidable.

Notez-vous une différence entre la clientèle ayant acquis des billets sur internet et directement au Château de Beaumesnil ?

Au niveau socio-démographique il n’y a pas de grosse différence. La clientèle « jeune » à ce réflexe de réservation en ligne. Depuis la crise du Covid-19, la réservation en ligne est devenue quasi systématique sur certains événements comme nos grandes nocturnes avec feux d’artifice où nous avons une clientèle très large y compris une clientèle âgée, locale, pas forcément « technophile ». L’outil Place de Marché est assez intuitif et ces personnes prennent donc leurs billets en ligne pour ce événements car la réservation est obligatoire.

Château de Beaumesnil, Mesnil-en-Ouche © AdobeStock, jefwod

Ce que l’on observe en revanche, et c’est très intéressant pour nous, c’est que la clientèle qui aura réservé en ligne par rapport à la clientèle sur place va avoir un panier moyen plus important. C’est-à-dire que ce sont des personnes qui vont prendre plus de temps pour analyser chaque prestation proposée et qui prendront peut-être plus de prestations complémentaires : une visite guidée, une démonstration, une visite un peu atypique… plutôt que la clientèle sur place qui va consacrer moins de temps et donc va privilégier la visite plus classique. Il y a une vraie différence de panier moyen entre la vente on-line et la vente physique.

Avez-vous d’autres projets de prestations à commercialiser en ligne ?

Nous avons fini les travaux au niveau de nos gîtes. Nous souhaitons les commercialiser sur la Place de Marché dès septembre. Nous avons à cœur de les mettre en ligne sur la Place de Marché.

La mise en réseau entre acteurs du tourisme est essentielle pour le développement de cet outil, avez-vous un message pour les socio-professionnels eurois ?

C’est un outil formidable, mis à disposition gratuitement. Cela fait des années que l’on parle de logique de réseaux dans le milieu du Tourisme. C’est souvent une logique qui a dû mal à se mettre en place car les gens n’ont pas les mêmes logiciels de réservation, de billetterie entre le Public et le Privé. La Place de Marché répond à ces logiques de mise à jour en temps réel, de façon simple et efficace. C’est un outil qui se prend en main avec un peu effort au départ peut-être mais qui est très intuitif. Une fois qu’on l’a bien en main, cela offre des possibilités commerciales qui sont vraiment hyper intéressantes et qui deviendront de plus en plus importantes et vitales pour commercialiser son offre que cela soit de l’hébergement ou du loisir dans les années à venir. Je ne peux qu’inciter un maximum de Professionnels du tourisme à se mettre sur cette Place de Marché et remercier Eure Tourisme de mettre à disposition cet outil qui a un coût supporté par Eure Tourisme. Le fait que cela soit gratuit pour les prestataires du département c’est une vraie opportunité nous.